La Banque de France (BdF) a abaissé en début de semaine sa prévision de croissance pour 2020 à 1,1%, soit le taux le plus bas depuis 2016. En septembre, elle tablait encore sur + 1,3%. Pour le directeur général, Olivier Garnier, ce n’est qu’un «petit tassement» avant un léger rebond à partir de 2021 à 1,3%, qui se maintiendra au même rythme en 2022.
Le directeur de l’institution monétaire ajoute que «les risques extrêmes d'une dégradation supplémentaire des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ou d'un Brexit sans accord [...] ont toutefois diminué». Même constat pour l’Insee qui, dans son bulletin de prévisions du dernier trimestre de l’année, décrit la situation économique globale comme un «clair-obscur».
Autrement dit, on échappe au pire, mais on est loin du rythme de 2017 (+2,2%) qui avait permis de faire significativement baisser le chômage en un an, et la morosité s’installe durablement. Le directeur général de la Bdf a rappelé que l'Allemagne, premier moteur de l'économie de la zone euro, devrait connaître une croissance deux fois moindre que la France cette année.
Une raison de s’inquiéter, comme il l’a fait comprendre en reconnaissant que la demande externe était «presque aussi basse pour la France qu'en 2012», c’est-à-dire lors de la crise de la zone euro. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a pour sa part annoncé dans la matinée du 16 décembre le chiffre réel de la croissance en 2019 : +1,3% au lieu de 1,4% anticipé. Il a salué un «résultat qui confirme que l'économie française a remarquablement résisté en 2019 à une dégradation très forte de l'environnement externe».